Résidence d’automne

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Les musiciens du JOA se sont réunis du 16 au 21 octobre pour une semaine de résidence de musique de chambre et médiation culturelle à l’Abbaye aux Dames.

Composé de 20 musiciens, le groupe rassemblait 8 nationalités (Américaine, Anglaise, Catalane, Coréenne, Espagnole, Française, Italienne et Moldave).

Les artistes ont travaillé un répertoire romantique, allant du trio au nonette, avec ou sans piano. Ainsi, les œuvres de Schubert, Spohr, Schumann, Hummel, Glinka, Rimski-Korsakov, Thuille et Reinecke ont résonné toute la semaine dans les murs de l’Abbaye aux Dames.

Les musiciens ont travaillé avec 4 formateurs : Laura Granero, pianiste espagnole ; Pierre-Eric Nimylowycz, altiste français ; Guy Van Waas, clarinettiste et chef d’orchestre belge pour les cours de musique, et Géraldine Aliberti, directrice artistique des Clés de L’écoute, venue spécialement à Saintes pour les initier et les former à la pratique de la médiation culturelle.

Les musiciens ont alterné cours de musique de chambre et cours de médiation toute la semaine. 5 groupes de musique de chambre ont préparé une prestation dans le but de faciliter l’échange et l’accès à la musique classique au jeune public. 3 concerts ont eu lieu en fin de stage le 21 octobre, 2 représentations jeune public pour une audience de 185 enfants au total, et une représentation tout public à guichet fermé.

FOCUS SUR LE TRAVAIL DE MEDIATION :

5 groupes de musique de chambre se sont succédés, offrant un spectacle unique aux enfants :

Le premier groupe, qui regroupait 9 musiciens de diverses origines, invitait les enfants à comprendre les codes de la direction d’orchestre. Chaque musicien s’est d’abord présenté dans sa langue respective, donnant l’occasion aux enfants d’entendre du Coréen, Russe, Espagnol, Italien, Catalan, Anglais et Français. Puis, une musicienne faisait la démonstration, par les gestes, de la direction d’orchestre devant ses camarades musiciens. 3 enfants sont ensuite montés sur scène et ont pu devenir, les uns après les autres, des chefs d’orchestre éphémères et diriger les musiciens le temps d’un instant, sortant de scène sous un tonnerre d’applaudissement.

Le deuxième groupe, un quatuor à cordes, nous invitait à entrer dans la tête de Schubert. Timide, amoureux, poète… sous une lumière tamisée, les enfants étaient plongés dans un monde doux et calme, encerclés par les musiciens disposés tout autour d’eux, éclairés à la lumière des lampions.

Le troisième groupe lui, proposait la découverte de la musique du compositeur Russe Rimski-Korsakof. Profitant que l’un de nos musiciens était d’origine Moldave, ce dernier entrait en scène en parlant Russe et expliquait la musique petit à petit. Les enfants étaient invités à deviner ce qu’il voulait dire, et les musiciens illustraient ses dires par la musique. Ainsi, les enfants ont compris qu’il parlait des montagnes lorsque les deux violoncellistes du sextuor jouaient en pizzicato ; puis ont entendu les oiseaux lorsque la violoniste jouait un son très aigu avec vibrato ; et ont fini par découvrir le son du vent lorsque les deux altistes jouaient ensemble la mélodie. Après avoir chanté le thème, les musiciens ont joué tous ensemble et ont invité les enfants à écouter et chercher les différents sons précédemment décomposés. L’altiste a ensuite joué seul de manière « plus triste », pour montrer que la mélodie pouvait être jouée de manière différente, une façon de démontrer les différentes possibilités des instruments de manière ludique.

Le quatrième groupe quant à lui était composé d’un alto, d’une clarinette et d’un piano. Chaque musicien présentait son instrument, ici aussi dans sa langue natale. La pianiste a fait une démonstration, en jouant plus ou moins fort, en montrant les pédales, leurs effets et en pinçant les cordes du piano ouvert. L’altiste, après avoir posé la question à l’audience, a expliqué la différence entre un violon et un alto, car les enfants ne faisaient pas la différence. La clarinettiste elle, a démontré l’importance de souffler dans la clarinette pour produire un son, et les musiciens ont expliqué pourquoi leurs instruments étaient classés dans la catégorie médium. A l’issue de cette introduction, un enfant a été invité à venir peindre sur scène, les musiciens créaient un son en fonction de ses gestes, puis une adulte et un autre enfant sont montés sur scène pour peindre mais cette fois ci ce que la musique leur inspirait. Un beau moment d’échange et de création, les 2 artistes en herbe sont repartis avec leur dessin.

Le dernier groupe, un sextuor avec piano, a joué une œuvre de Thuille. Les musiciens se disputaient, insistant chacun sur le fait que leur instrument était le plus important, et jouant un extrait seul de la partition, montrant ainsi le son de leur instrument isolé. Ils ont ensuite joué tous ensemble. Les concerts jeune public se sont terminés par une danse, car l’œuvre de Thuille était une Gavotte. Les enfants ont quitté la salle en dansant, avec tous les musiciens revenus devant la scène pour un salut unique et convivial.