Ronald Brautigam : « Chaque concert est une expérience différente à vivre »

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Ronald Brautigam est l’un des musiciens hollandais les plus connus. Il obtient d’ailleurs en 1984 la plus haute distinction : le « Nederlandse Muziekprijs ». Comme pour beaucoup de musiciens, son histoire d’amour avec le piano a commencé très tôt. A 3 ans, il découvre la musique avec son père, pianiste amateur, puis étudie ensuite à Amsterdam et à New York.

À la fois attiré par la musique de chambre et le classique, il possède un vaste répertoire, mais se consacre surtout à Beethoven, Mozart et Haydn. Il se produit d’ailleurs dans l’abbatiale pour un concert avec le Jeune Orchestre de l’Abbayeans, « dans l’ombre de Beethoven ». C’est intéressant, pour lui, de ne pas seulement jouer avec des orchestres, mais aussi devant une nouvelle audience. « Quand je joue à la maison, tout le monde me connaît, ils savent à quoi s’attendre et il est parfois bon pour soi de jouer pour un public complètement étranger. C’est sympa de voir comment ils réagissent à quelque chose qu’ils entendent pour la première fois. »

« Le secret, dit-il, pour jouer cette musique, est qu’à chaque fois que je joue une partition, même si je l’ai déjà jouée des centaines de fois, j’essaye de m’imaginer que c’est la première fois et que le public l’entend pour la première fois aussi. Cela donne de la fraîcheur à la musique et chaque concert se vit comme une « première » et devient une expérience différente à vivre ».

Aujourd’hui, il voit son programme comme un tout, plutôt qu’une suite de morceaux. Les partitions ne sont pas un problème et son amour pour le piano ne fait que s’accroître. Ronald Brautigam est devenu une référence dans le pianoforte et s’attaque d’ailleurs à des oeuvres plus contemporaines. Il enregistrera dans 10 jours, avec Michael Alexander Willens, le 4e concerto pour piano de Beethoven. Il a aussi beaucoup travaillé avec Philippe Herreweghe et enseigne également à la Musikhochschule de Bâle.

Quand il était étudiant, Ronald voulait se tourner vers le rock et parcourir le monde avec son groupe. Donc, quand il entend une bonne musique de rock, même si ce n’est pas un danseur, Ronald se doit de danser. Malgré ses penchants rock’n roll, il n’en reste pas moins un musicien classique qui a dû mal à retenir ses larmes lorsqu’il écoute « la Sonate n°30 de Beethoven et qui pleure aussi sur une mauvaise musique ». [rires]

Mister Brautigam n’est pas seulement un homme de musique,« il aime tout simplement la nature et venir en France et en Écosse, marcher, ne voir personne, ne pas écouter de musique pendant une journée… Juste écouter les oiseaux ».

Ines Tourdot