Chers instruments…

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Une vocation musicale dépend parfois d’un prix : la musique et son enveloppe financière réservée à une partie de la population font des envieux. Les prix d’un instrument varie selon l’état de l’objet (neuf, fêlé ou cassé), la qualité des éléments de fabrication (bois rare, platine…), le nombre d’exemplaires et la renommée du fabricant.

Pour les modèles « basiques » hors scolaire, il ne faut pas espérer décrocher la lune. Le prix des trompettes variant entre deux et quatre mille euros.  Les musiciens déboursent parfois des sommes astronomiques, souvent financées par des mécènes ; par des banques pour les professionnels ; les plus passionnés, eux, investissent leur argent personnel. Certains croque-notes entretiennent des liens « passionnels » avec leurs instruments et leur donnent des surnoms comme Charles, Lylo et bien d’autres.

« Non, moi je veux un violon artisanal ! »

Le budget augmente de façon effarante si vous privilégiez des instruments à l’espérance de vie réputée éternelle, grâce à des arbres aux qualités de résonance sélectionnés pour la lutherie. L’épicéa pour les tables d’harmonie et principalement l’érable pour les parties du violon. Installé dans le vieux Périgueux, Florio est plus qu’un luthier, c‘est un véritable passionné des violons. « Un instrument fait par un luthier contemporain coûte entre 8 et 15000 euros. Certains modèles de prestige peuvent atteindre entre 20.000 et 30.000 euros». La fabrication nécessite en effet des mois de travail, « deux à trois mois de travail juste pour la base du violon ». Plusieurs tailles sont proposées dans les grandes enseignes et spécialisées. « La carrure du matériel est adaptée à celle du musicien, il existe d’ailleurs différentes mensurations pour les enfants. »

Les artisans signent leur œuvre à la surface et à l’intérieur grâce à un fer préchauffé au bois. Les instruments sont à l’image du vin français : ils se bonifient avec le temps. « Les luthiers italiens du XVIIIème siècle ont imposé leur nom comme Maggini et Amati qui étaient rivaux. En France au XIXème siècle, nous avons de très grands noms de la lutherie : Jean Baptiste Vuillaume, Gand, Bernardel… Ils sont aussi cotés que Picasso dans le monde de la peinture. » De quoi donner de nouveaux idoles à vos enfants.

«  Mais maman, moi je voulais le Lady Blunt ! »

Pour de nombreux violoncellistes, le rêve serait d’avoir un jour le violoncelle de la soliste Ophélie Gaillard, un Goffriller à 1,3 million d’euros. Le célèbre violon « Lady Blunt » conçu en 1721 par Antonio Stradivari et d’une valeur de 13.9 millions d’euros, fait saliver plus d’un violoniste. Les instruments prennent aussi place dans le monde du cinéma, comme celui du film Casablanca : une simple scène en a fait le piano-forte le plus cher du monde (trois millions d’euros). En outre, le clavecin « Couchet » construit par Joseph Joannes Couchet, a été estimé à 390 550 euros. Plus que de simples instruments, ce sont des œuvres d’art.

Les artisans spécialisés dans la fabrication d’instruments sont rarement reconnus de leur vivant, laissant leur progéniture se faire connaitre à leur place. Mais des noms s’inscrivent quand même au panel des meilleurs façonniers dont Antonio Stradivari et Guarneri, leurs modèles étant bien souvent à exemplaire unique. Du matériel le plus souvent assuré par les propriétaires en cas de perte, de vol ou de casse. L’entretien de son matériel est primordial pour lutter contre l’oxydation, les problèmes d’âge, défauts qui peuvent rapidement faire chuter la valeur de l’instrument.

Ne vous inquiétez donc pas si votre enfant dit qu’il veut jouer d’un instrument, beaucoup d’orchestres en proposent sur place. Rassurez-vous, vous payerez peut-être les cours d’un futur Mozart.

Clara