Un quatuor providentiel

Dimanche 14 juillet, le Quatuor Germantes s’est rendu à l’Ehpad de La Providence pour un concert ouvert aux résidents et à leurs proches. Un moment de convivialité et de partage.

Sur l’esplanade du capitole, le bâtiment en impose. Propriété de la congrégation Sainte Marie de la Providence, les sœurs ont en partie quitté les lieux et l’ancien cloître est désormais un Ephad. A 13h30 un camion noir arrive devant les grilles de La Providence. Le repas est fini pour les résidents. Du camion descend le Quatuor Germantes et leurs valises au format de violons, violoncelle et alto.

Ce dimanche n’est pas seulement un jour de fête nationale pour la soixantaine de résidents. Ils vont pouvoir assister à un concert de musique. Haydn, Kraus, Mozart : le répertoire musical des artistes est tourné vers la musique classique et romantique. Jean-Marc Haddad, Joséfa Jegard, Olivia Gutherz et Julia Boyer, membres du quatuor crée en 2010,  sont venus jouer face à un public un senior. « Il est important d’amener un peu d’évasion à ceux qui ne peuvent pas se déplacer » explique Nathanaëlle Jean, chargée de sensibilisation culturelle à l’Abbaye aux Dames.

L’imposante chapelle de la résidence, où se déroule le concert, est surprenante. Les grands vitraux et les hautes voûtes donnent tout le caractère au lieu, l’acoustique y est idéal. Les premiers résidents s’installent, profitant ainsi de la fin de la répétition. Les membres du personnel font face à un grand défi logistique, il faut aller les chercher un à un. Les plus impatients sont déjà là, comme Solange une habituée des concerts proposés par l’Ehpad. Pour elle, ces instants sont l’occasion de « passer du bon temps et l’occasion de sortir du quotidien ».

Soeur Marianne, elle aussi, est présente au milieu du public. Elle l’assure, ces concerts sont plus qu’un simple moment de rassemblement entre les résidents et leurs proches, invités à venir assister à la représentation du quatuor. Sœur depuis plus de 50 ans, elle voit la musique comme « un moyen de guérison et de se changer les idées. La musique est bénéfique, car n’est pas difficile a comprendre ». Nathanaëlle, habituée à fréquenter ce public affirme que « la musique plonge le public dans des conditions d’apaisement visible ».

Le public est installé, les artistes, en tenue de scène arrivent, leurs instruments à la main. Les premières notes résonnent. Les résidents, très concentrés, profitent du concert du début à la fin. Marie-Laure, animatrice de l’Ehpad, est très présente. Appareil photo en main, elle discute discrètement, avec les résidents pour recueillir leurs impressions.

Les musiciens prennent le temps d’expliquer ce qu’ils vont jouer. Ils offrent aux résidents plus d’une heure de musique. Selon eux « la musique est un moyen de ressentir des sentiments profonds, que cela soit triste ou joyeux ». Les résidents sont parfois dans l’incapacité de communiquer. Pourtant, ils peuvent recevoir et ressentir le message que crée la musique et retrouver des émotions singulières ou des parties de leurs vies.

Le concert se termine sous les applaudissements du public. Après quelques mots de remerciement de Marie Laure, artistes et résidents se réunissent autour d’un goûter poursuivant ainsi les plaisirs : les douceurs des papilles après les douceurs des oreilles.

Calista et Eden