14 July 2018 - écrit par Jean de la Roche

Un rien d’or et de paillettes m’habille

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L’univers de l’opéra est riche et il ne saurait être complet sans un élément central : le costume.

Bigarré, opulent, sombre, baroque, fantaisiste…il permet d’entrer dans la peau des personnages, de les incarner au maximum. En termes de costumes, l’Opéra National de Bordeaux possède une assez grande collection, dont une partie est exposée à l’Abbaye aux Dames sous le nom de l’exposition Plus que parfait, corps augmentés en scène, de Philippe Casaban et Eric Charbeau.

D’après un témoignage de Philippe Casaban, l’un des scénographes, « pour l’artiste, cela fait partie de son métier et lorsqu’il entre en scène une mutation s’opère. Il devient quelqu’un d’autre ».

Dans le monde du costume, il y a plusieurs procédés pour l’aspect de l’artiste. En effet, les corsets sont l’un d’entre eux.

Ce sont des sous-vêtements datant du XVIe siècle servant à affiner la taille et maintenir la poitrine. Ils sont principalement utilisés par les femmes. « Les corps de métier de l’opéra ont développé différentes techniques […] afin que devienne crédible l’archétype de la diva opulente, distribuée dans le rôle d’une jeune fille de vingt-et-un ans. Il existe tout un jeu de corsets et de façons de marquer la taille, d’amplifier la jupe, de redessiner la silhouette pour arriver à la rendre hyper féminine » témoigne Eric Charbeau.

Voici tout d’abord un costume de Feodor, un personnage de l’opéra Boris Godounov créé par M. Moussorgski. Il a été confectionné par D. Ogier. Il s’agit d’une longue robe religieuse dorée ornée de bijoux ainsi qu’une coiffe religieuse, dorée également.

Toujours de D. Ogier ainsi que du même opéra, il s’agit à présent du costume de Boris Godounov. C’est une robe peinte à l’or avec des motifs traditionnels russes. S’ajoutent à cela des motifs de corsets, de boléros et de gilets en velours imprimés. La troisième couche, soit celle des manteaux, a fait l’objet d’un travail de peinture, de galons, de bijoux et d’incrustation de fourrure découpée en arabesque et feuillages.

Ceci est un costume représentant le personnage de La Reine, de l’opéra Don Carlo, opéra originel de G.Verdi. Œuvre de D.Ogier, c’est une grande robe noire ainsi qu’une cape portant des motifs de fleurs, les couleurs principalement utilisées étant le violet et le blanc, sur le côté droit de la cape, ainsi que le rouge et le orange sur le côté gauche.

Le costume suivant est à l’effigie du personnage de Philippe II, soit le Roi, toujours de l’opéra Don Carlo de G. Verdi. Cette création de P. Binot est une armure en cuir doré recouverte d’une très grande cape à traîne en lamé vert et or, brochée or de motifs végétaux, doublée de satin vert et bordée de fourrure synthétique vert canard. Le symbole de l’aigle impérial est représenté dans son dos.

Ensuite, ceci est le costume d’Escamillo, de l’opéra Carmen de G. Bizet, encore confectionné par D. Ogier. Il s’agit d’une veste de torero rouge, brodé or et orné de motifs verts et dorés.

Pour finir, vient alors le costume de L. Kendaka, représentant Kurwenal, de l’opéra Tristan et Isolde créé par R. Wagner. Il s’agit d’une robe grise incrustée de symboles rectangulaires alternant sur plusieurs nuances dorées.

Tilan, illustrations : Mya