21 juillet 2017 - écrit par comabbaye

Le costume, une autre peau pour la scène

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Rentrer dans l’Abbatiale pendant les répétitions revient à assister à un drôle de spectacle : l’orchestre est le même, les musiciens et les instruments aussi, mais une chose attire le regard : la tenue des musiciens. Les robes et les costumes, tenues traditionnelles pour les concerts ont été remplacés par des jeans, des tee-shirts et des shorts. Vous avez alors un aperçu de ce que serait un concert de musique classique sans obligation de s’habiller d’une certaine manière.

Cette tradition de porter une certaine tenue lors des représentations, les musiciens semblent de toute manière trop y tenir pour que la tenue de concert soit un jour remplacée par la tenue de répétition. Les musiciens du JOA en tout cas sont, eux, plutôt unanimes.

Violaine Willem, qui joue de l’alto pour le concert de ce soir à 19h30 explique : « devant un public il est important qu’il y est une mise en scène (…) C’est un travail qu’on produit et en représentation il faut que le public voit qu’on s’est préparé pour lui ». Même réponse pour Charles-Édouard Thuillier, trompettiste « ça serait chouette de jouer dans la même tenue qu’en répétition, mais la tenue de scène est importante. C’est la première chose que le public voit, et ce avant même que l’on commence à jouer. Si on était tous en tong, il y aurait un petit côté touriste, surtout si le concert n’est pas terrible après. Donc c’est un minimum ».

Il faut dire que par principe être en représentation suppose une certaine transformation. Mais cette transformation est-elle une étape primordiale pour se préparer avant le concert ? Charle-Edouard est catégorique « Peut-être au tout début, mais maintenant non ». Le jeune homme explique avoir très peu de rituels. Enfin jusqu’à ce qu’un de ses amis qui assiste à l’entretien lui explique que ce genre de chose est souvent inconsciente. Et là, la réponse change : « peut-être que je ne m’en rends pas compte, mais c’est vrai que j’arrive toujours une heure avant, je chauffe, je me change et je rejoue quelque chose. Si on m’observe peut-être que c’est vrai que je fais toujours la même chose ».

Violaine, elle a l’air d’accorder plus d’importance à cette phase de transformation : « changer de tenue fait partie de la démarche. On a notre tenue de concert, on y pense à l’avance, on a notre robe, nos chaussures, ça fait un peu partie du rituel (…) Pour les filles on aime bien se maquiller, les bijoux, on va prendre les plus beaux collants ; on essaye d’être à l’aise tout en étant élégantes. » Et si, elle ne possède pas d’objets totems : « J’ai des collègues qui ont une petite mascotte, une petite poupée qu’il pose à côté de leur pupitre. Ça se fait un peu chez les vents plus, car ils sont cachés derrière donc ça se voit moins ».

Eléonore Terville